Migraine : vraies ou fausses idées reçues !

Une femme sur 5 et 1 homme sur dix sont touchés par la migraine, qui représente la pathologie neurologique la plus fréquente à travers le monde. Cette pathologie apparaît comme bien connue du grand public. Pourtant, circulent encore souvent de nombreuses idées reçues. Santé Sur le Net en décrypte quelques-unes.

La migraine, les hommes, les femmes et aussi les enfants

La migraine est contrairement aux idées reçues une pathologie neurologique qui peut toucher tous les âges de la vie et les hommes comme les femmes. Certes, les femmes sont plus touchées que les hommes, avec une proportion moyenne de deux femmes pour un homme. La migraine touche plus fortement les personnes âgées de 35 à 39 ans, à nouveau avec deux fois plus de femmes concernées que les hommes. Et les femmes peuvent également connaître des migraines spécifiques, les migraines cataméniales, qui sont directement liées au cycle menstruel.

Le plus souvent, les crises migraineuses débutent avant l’âge de 40 ans, parfois même dès l’enfance. Les enfants aussi peuvent être migraineux, et les estimations évaluent à 5 % le nombre d’enfants souffrant de migraine, généralement avant la puberté. Par contre, la migraine présente quelques spécificités chez l’enfant. Les crises sont plus courtes, et parfois mêmes très brèves (moins d’une heure). Les douleurs sont généralement localisées au niveau du front, bilatérales (les deux côtés du front) et sont précédées d’une pâleur du visage. Autre particularité chez l’enfant, la migraine est souvent associée à des troubles digestifs (vomissements, douleurs abdominales), qui sont parfois plus gênants que les maux de tête.

Migraine et grossesse, migraine et ménopause

Si les femmes sont plus souvent touchées par la migraine que les hommes, la maladie évolue également en fonction des périodes de la vie des femmes. En dehors des migraines cataméniales, qui viennent perturber la vie quotidienne des femmes à chaque cycle menstruel, deux étapes de leur vie peuvent être marquées par des changements de leurs crises migraineuses : la grossesse et la ménopause. Au cours de la grossesse, les migraines sans aura ont tendance à s’améliorer. Les crises peuvent même disparaître, notamment au premier trimestre de la grossesse. En revanche, la migraine avec aura (encore parfois appelée la migraine ophtalmique) peut persister ou s’aggraver pendant la grossesse. Pour certaines femmes enceintes, la grossesse est même associée à la première apparition de la migraine avec aura.

Plus tard au cours de la vie des femmes, l’arrivée de la ménopause marque souvent une nouvelle étape pour les migraineuses. La périménopause, c’est-à-dire la période de transition vers la ménopause, est souvent associée à des crises plus fréquentes. En revanche, à la ménopause, la plupart des femmes observent une amélioration de la migraine, avec moins de crises.

La migraine peut-elle être soignée ?

Pour nombre de migraineux, la migraine est génétique et incurable ! Cette idée reçue est en partie vraie, mais il faut la nuancer. La migraine n’est pas uniquement une pathologie héréditaire, même s’il existe une prédisposition génétique, avec des familles de migraineux. La migraine est une maladie neurologique multifactorielle, impliquant non seulement des facteurs génétiques, mais aussi des facteurs environnementaux. Dans le contrôle de la migraine, l’identification et la gestion des signes déclencheurs des crises migraineuses sont essentielles.

Actuellement, une proportion importante de patients migraineux reste non diagnostiquée et donc non prise en charge, en raison de l’idée reçue selon laquelle la migraine ne se soigne pas. Pourtant, il existe des traitements efficaces à la fois pour soulager les crises migraineuses et pour prévenir l’apparition de nouvelles crises. Être diagnostiqué permet d’accéder à ces traitements et donc d’améliorer sa qualité de vie au quotidien. De plus, la recherche sur la migraine est très active et promet de nouvelles avancées thérapeutiques dans les années à venir.

Estelle B., Docteur en Pharmacie