Définition
L’examen clinique d’une céphalée primaire est donc normal. On ne retrouve pas d’autre pathologie, anomalie ou traumatisme que l’on puisse raisonnablement penser être lié à la céphalée.
Principales céphalées primaires
Les principales céphalées primaires sont :
- les céphalées de tension,
- la migraine.
L’association céphalée de tension et migraine est très fréquente, on parle alors de céphalée mixte.
Ces douleurs touchent :
- pour la migraine : 12% de la population adulte et 5 à 10% des enfants (soit 7 à 8 millions de personnes),
- pour les céphalées de tension : épisodiques : 6% de la population, chroniques quotidiennes 3% de la population.
L’algie vasculaire de la face* (0,1% de la population) et l’hémicrânie paroxystique chronique** sont plus rares. Il existe aussi des céphalées bénignes idiopathiques (liées à la toux, à l’effort… ).
* Algie vasculaire de la face : se caractérise principalement par une douleur d’une violence extrême, généralement localisée dans la zone oeil-tempe, et qui ne concerne qu’un seul et même côté du visage. C’est une céphalée rapidement intense et d’une durée comprise entre un quart d’heure et trois heures.
** Hémicrânie paroxystique chronique : c’est une variante de l’algie vasculaire de la face, touchant 7 femmes pour 1 homme . Même localisation et intensité de la douleur que celle de l’algie vasculaire de la face voire plus forte. La durée de chaque accès est plus courte (2 à 45 minutes) mais leur nombre est plus important (jusqu’à 30 par jour).
Les céphalées de tension
Les céphalées de tension sont des maux de tête touchant les deux côtés du crâne, « en casque », à type de pression d’intensité légère à modérée, non accentuée par l’activité physique. Le patient décrit une sensation de « serrement, d’étau, de pesanteur ». En règle générale, il n’y a pas d’autres symptôme associés.
Ces céphalées reflètent souvent un état de tension psychique excessive liée au surmenage ou au stress, sans perturbation de la personnalité sous-jacente. Si certains parlent de « céphalées psychogènes », il ne faut pas retenir ce terme. En effet, elles ne sont pas forcément en relation avec un désordre psychique. Elles peuvent être associées à des facteurs musculaires. La tension ou une dysfonction des muscles péri-crâniens sont ainsi souvent incriminées.
Les céphalées de tension sont épisodiques ou chroniques. Comme pour la migraine, leur chronicité est souvent liée à des abus médicamenteux. Les facteurs psychologiques sont également à rechercher systématiquement, car ils peuvent favoriser la chronicité des céphalées.
La migraine
La migraine se définit comme un ensemble de symptômes, dont le mal de tête (céphalée). Ses caractéristiques* sont les suivantes :
- La douleur survient par crise.
- La douleur s’installe de manière progressive (et pas brutalement).
- Elle dure de 4 heures à 3 jours (s’il n’y a pas traitement).
- Elle est souvent « pulsatile » : le patient a une sensation de « cœur qui bat dans la tête », « coups de marteau » ou parfois « de serrement ou d’écrasement ».
- L’intensité de la douleur est augmentée par un effort physique (marcher, monter les escaliers…).
- La douleur est le plus souvent située d’un seul côté de la tête, droit ou gauche.
- La douleur peut prendre toutes les intensités, de modérée à sévère.
- La migraine est associée à des nausées, vomissements ou gêne à la lumière et au bruit.
* D’après la société internationale des céphalées (IHS : International Headache Society).
Migraine ou céphalée de tension
On peut distinguer une migraine d’une céphalée de tension selon les critères suivants (d’après la classification IHS) :
* hémicrânie : douleur unilatérale (ne touchant qu’une seule moitié du crâne)
** pulsatilité : sensation de «cœur qui bat dans la tête », «coups de marteaux »…
*** photophobie : incapacité à supporter la lumière, phonophobie : incapacité à supporter le bruit.
Passage à la chronicité
Une céphalée initialement épisodique (migraine ou céphalée de tension) peut évoluer en Céphalées Chroniques Quotidiennes* sous l’influence d’un abus médicamenteux (prise d’antalgique ou l’anti-migraineux spécifiques, à une fréquence quasi quotidienne) et/ou de facteurs psychologiques.
La dépression et l’anxiété sont fréquemment rencontrées chez les personnes souffrantes de CCQ.
* CCQ : définies comme des céphalées présentes plus de 15 jours par mois depuis au moins 3 mois.